Mort Vivant [PV Hadanalith]

Pour un rapace le territoire me sied à merveille. J’aimais venir ici malgré les recommandations de mon frère ainé. Il était Alpha mais je n’en restais pas moins la fille de mon père. Trop fière et indépendante pour obéir, surtout à un membre de ma famille. Le vent se faufilant entre mes plumes ma chevelure volant autour de mon corps, j’aimais cette sensation de liberté qui me parcourait. J’avais la sensation de pouvoir survoler le monde entier même si je savais bien que je serais épuisée avant. J’étais sauvage et téméraire et surtout impétueuse et incontrôlable. Jamais je ne trouverais de loup à mon goût je suis bien trop attachée à mon indépendance. Ma queue se mouvant dans mon dos comme un gouvernail je plongeais avant d’attraper ma proie dans mes pattes arrières et de resserrer pour l’étouffer. Planant quelques secondes de plus je lâchais la bête et posait d’abord les pattes arrière avant les pattes avant. Observant le lièvre que j’avais choppé je me penchais vers lui, prête à mordre avant d’entendre le vent.

Dressant les oreilles j’écoutais mon camarade avant de soupirer longuement et de me coucher en sphinx. Si l’Alpha de Mahalyin et là elle n’a pas intérêt à m’emmerder parce que je sens que je perdrais toute ma délicatesse en lui répondant. Je n’étais pas d’humeur à croiser la boule de gentillesse et de bienveillance de Mahalyin, je supportais déjà la boule de nerf et de haine de Guowai je n’avais pas besoin de son opposé dans les pattes. Pourtant la femelle se rapprochait et je le savais. Quand elle fut à quelques mètres de moi je redressais la tête, la gueule pleine du sang de ma proie et dressaient les oreilles. Je n’étais ni de Guowai ni de Mahalyin, j’étais l’une des rares solitaires à avoir un passe droit dans les deux meutes tout ça parce que j’avais déjà aidé le clan Mahalyin et que j’étais la sœur de l’Alpha Guowai. Tout ces privilèges me fatiguait même si je ne me lassais pas de mon rang. Et puis, vu la personne que je suis difficile de me tenir tête.


Si elle venait là c’était pour quoi ? Se promenais ? J’en doutais, cette terre habitait par les morts étaient rarement visité par les vivants. Et moi plus morte que vivante j’y régnais en mettre et ne m’en lassait pas. Je n’avais pas besoin d’une meute à mes pattes. Je squattais la meute de mon frère parce que j’aimais sa présence, mais quand j’en avais marre me trouver ici était un endroit sur car j’étais toujours là à ronger un os ou a écouter le vent qui siffle.

Si j’avais été d’un peu plus mauvaise humeur j’aurais sans doute renvoyé la femelle dans sa meute en grognant un coup. Mais j’étais juste dérangée dans mon repas et cela n’avait pas grande importance. Ici le sol regorgeait de vie malgré la présence des cadavres du coin. J’étais habitué à cette atmosphère mit lugubre mit agréable qui me caressait le poil. Ma queue se mouvant lentement dans mon dos, mes ailes étendues de chaque côté de mon dos, j’étais sur que l’Alpha de Mahalyin pensait à l’approche de l’hiver. Elle était sans doute inquiète de ce qu’adviendrait sa meute si le gibier se raréfier. Un peu comme toute les meutes ils devront se serrer la ceinture et perdre un peu de poids.

Je considérais qu’en période de froid il valait mieux nourrir les nourrices et les louveteaux car ils assuraient la survie de la génération précédente. Les autres se nourrissant alors des restes, c’est comme cela que j’aurais agis. Mais la femelle n’était pas moi et elle pensait sans doute au bien être de tout ses membres. Sauf que penser à tout le monde risquait d’être un problème parce qu’à moins de créer des proies elle n’en aura pas suffisamment pour toute sa meute à moins d’aller piller mon frère aîné. L’idée en elle-même me fit sourire car cela rendrait un peu plus fortes les tensions déjà présentes entre les deux meutes, mais j’étais impartiale et détachée des deux, je ne comptais pas me laisser manipuler par l’une ou par l’autre. Regardant alors la femelle je soufflais longuement.



C’était dans ses habitudes, elle se projetait et pensait à l’avenir sans savoir si elle serait encore en vie demain. Je devais passer pour une louve insupportable à me concentrer sur ce que je vivais au moment même ou ça arrivait. Il m’était déjà arrivé de ne pas manger parce que la nourriture se faisait trop rare et mon corps en avait subit quelques séquelles, mais j’avais finit par comprendre le principe d’hibernation et par réussir à me faire au grand froid. D’habitude en cette saison j’allais m’endormir dans un lieu caché de tous vers les Monts Glacés, mais l’idée était mal venue en ce moment. Les loups de meute ne le savait sans doute pas encore, mais ils finiront bien vite par le savoir.

Regardant la femelle à la longue chevelure noire, je soulignais qu’elle était toujours propre, belle et délicate. Je n’enviais pas sa beauté parce que j’avais déjà ma propre beauté. J’étais peut être plus brute de décoffrage qu’elle, mais je n’en restais pas moins une femelle qui pouvait plaire. Me redressant en repoussant mon repas pour ne pas incommodé la louve, je l’observais une seconde avant de pencher la tête.

« Sinon ta meute se porte bien ? »