On se croyait mort [PV Reicher]

Couchée calmement sur un sofa, la tête posée sur l’accoudoir une aile pendante dans le vide l’autre pliée sur mon dos, j’essayais de dormir. Mais c’était seulement un essaie car le vent me murmura des choses qui  me surprenaient. Me redressant, je dressais les oreilles avant de les mettre en arrière en entendant la description du vent. Levant la tête vers le plafond je lui soufflais de m’emmener l’odeur de l’individu. Je vis alors un peu de cendre passer sous mon museau et reconnue une vieille odeur qui m’avait toujours rassuré. Sautant du sofa je fis tomber les os que j’avais ramené avant de marcher dessus pour descendre les escaliers et sauter par une fenêtre. M’envolant au dernier moment  je planais un moment au dessus de la ville avant de voir sa sombre silhouette. Bien au dessus des nuages je doutais qu’il m’ai vu, moi ma vision fauconique me permettait de très bien y voir depuis les hauteurs. Suivant la rue qu’il remontait, je me glissais dans un bâtiment avant de traverser plusieurs pièce et de m’approcher d’un balcon qui donnait sur la rue.

M’y couchant en sphinx la queue pendante dans le ville j’observais le mâle qui passait en contre bas. Agitant les oreilles je sentis finalement un crâne sur ma tête et levais les yeux avant de voir que je n’avait pas retirer ce masque fait a partir du crâne d’un bébé dragon mort là bas. Agitant la queue je retirais le masque avant de regarder en contre bas. Papa avant bien avancé mais il ne semblait pas m’avoir vu. En même temps il n’y avait pas de vent, et je n’avais plus d’odeur, juste une taille de monstre. J’étais aussi grande que lui mais en plus de ça avait des ailes magnifiques. Contrairement à lui qui était cloué au sol, mon pauvre papa. Je baissais la tête vers la bas attendant qu’il continue d’avancer avant de sauter en direction du loup. Ayant apprit à être la plus silencieuse qu’une chouette je ne fit pas le moindre bruit en me posant ou en repliant mes ailes. Observant le mâle j’agitais les oreilles en souriant


J’étais très heureuse de le revoir, il m’avait énormément manqué. Je l’avais cru mort, mais il devait sans doute être celui qui me pensait morte aussi entre nous. Après tout je l’avais été. Enfin je crois je n’en étais pas tout à fait sur. Il avait une odeur d’humidité sur le pelage, il devait sans nul doute avoir dû croiser Kaiser. Mais j’étais contente de le voir là, je venais souvent dans le coin. Ça me rappelait la maison. Il y avait toujours eus une ville prêt du campement de papa. Et j’aimais la ville parce que ça me rappelait cette époque passé que j’aimais tant.

Des pas lourds soulevaient la poussière accumulée au sol et la faisaient danser dans les airs. Une ombre massive avançait à travers les bâtiments, le regard rivé face à lui. Les bruits l'entourant ne semblaient pas le déconcentrer dans sa marche, et sans qu'on puisse le voir, il identifiait chaque son, chaque odeur. Le loup tricolore avançait sans crainte dans un territoire inconnu. Il avait déjà connu la ville, et il remarqua qu'ici, il n'y avait pas d'infectés. Après tout, chez eux, l'épidémie s'était vite arrêtée. Les corps des contaminés s'étaient mis à pourrir, et avec le temps pluvieux, il ne restait presque plus rien de ces corps décomposés. Même s'il y en avait eu ici, il n'y en avait aucune trace.

Quelques mètres plus loin, il aperçut la silhouette frêle d'une souris qui cherchait visiblement à se cacher du grand mâle. Heureusement pour elle, elle n'intéressait pas le loup qui continua son chemin sans même s'arrêter.

Soudainement, il arrêta sa marche. On l'observait. Il n'eut pas le temps de se poser plus longtemps la question qu'une voix retentit dans ses oreilles. Ses oreilles, alors à l'horizontal, s'agitèrent. C'était une voix si familière ... mais pourtant si lointaine. Il connaissait cette voix, cette voix de louve. Elle était différente, plus mûre, mais c'était la même que celle de sa fille. Kechara ?

Alors que son regard était planté dans le sol à quelques pas de lui, il tourna la tête, son regard se posant lentement sur la louve. Pour n'importe qui, cela aurait pu être un choc, de voir un mort de nouveau vivant, mais lui avait déjà vu ça. Néanmoins, il n'en resta pas insensible.

« Je ne pensais pas te revoir un jour Kechara. »

Bien que son allure était celle d'un loup peu commode, sa voix était légèrement accompagnée d'une touche chaleureuse. C'était quelque chose de rare chez lui, de montrer de l'affection, mais avec Kechara, tout comme avec Rainbow ou Laïla, c'était différent. Et puis, il fallait l'avouer, il ne savait pas comment réagir face à elle. Il avait l'impression de l'avoir abandonnée, alors que c'était loin d'être le cas, et surtout, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti ce genre d'émotions.

Kechara avait grandi. Elle était devenue une louve admirablement belle. Ses cheveux avaient poussé depuis sa mort, et à présent ils traînaient sur le sol. Les ailes de la louve lui donnaient un air majestueux, et Reicher ne put qu'être fier d'avoir une telle descendance.

N'aimant pas parler sentiment, Reicher ne rajouta rien quant à l'apparition soudaine de sa fille, elle qui revenait du monde des morts. Après tout, il était maladroit lorsqu'il fallait parler de tout ça, alors il préféra passer outre. Malgré tout, il n'arrivait pas à s'y faire. Kechara était bien là, elle n'était plus au fond de sa tombe. Et le destin, chose en laquelle Reicher ne croyait pourtant pas, les avait réunis. Ses oreilles s'agitèrent alors, comme pour répondre aux derniers mots de la louve. Son regard se posa alors sur son propre pelage et remarqua la couche de poussière qui s'y était accumulée. Sans attendre, il s'ébroua, la poussière voletant autour de lui. Son regard croisa alors de nouveau celui de la louve. Même s'il ne le montrait pas, il était soulagé qu'elle soit venue à lui, et ce, sans aucune hostilité, bien au contraire.

J’avais vu mon vieux père se figer en entendant ma voix, ça devait lui faire bizarre après tout. Mais je n’avais pas trop changé non plus. J’étais juste plus grand et beaucoup plus jolie. Enfin, je me demandais si mon père me trouverait jolie en fait. Entendant sa remarque j’agitais les oreilles et eus un doux sourire en avançant vers lui pour finalement me placer à ses côtés. J’étais aussi grande que lui. J’étais juste moins musclé, j’étais toute en finesse et en élégance et j’en étais très fière. Mais moi j’avais la possibilité de volé contrairement à lui. Sa remarque m’avais fais doucement sourire, une fois à ses côtés je sentis son odeur qui m’avais tant manqué. Malgré les années je n’avais rien oublié de lui. Ma queue se mit à s’agiter avec une certaine joie dans mon dos. Seule elle et mes yeux traduisaient le plaisir que j’avais à le revoir.

J’avais envie de lui sauter dessus et de me blottir dans son pelage mais ça n’était ni digne de lui ni de moi. Agitant les oreilles je levais le museau vers le ciel.



C’était pas qu’il m’avait vraiment manqué en fait c’est qu’il y avait des choses que je voulais apprendre de lui. Observant le territoire où nous nous trouvions j’eus un sourire avant de m’envoler en un battement d’aile qui souleva la poussière. Je me mise à rire quand le vent me souleva beaucoup plus haut. Je fermais alors mes ailes avant de regarder mon père, la tête en bas, uniquement porté par la force du vent violent.


Je ne savais pas trop ce qu’il savait mais je suis sur que ça ne le dérangeait pas d’entendre sa Dépliant mes ailes je m’envolais un peu plus haut avant de me poser sur un lampadaire à la manière d’un faucon tandis que ma queue se mouvait lentement dans mon dos. Mon regard brilla d’une lueur noir.


J’étais sa fille, j’étais protégé par la mort et en plus de ça j’avais appris à ne pas craindre le feu. Alors je voulais absolument m’entrainer avec lui un jour. Même si je savais que mon pouvoir était terrible et qu’il faisait peur à tellement de loup que l’on s’inclinait devant moi pour ne pas attiser ma colère ce qui me faisait rire. J’étais sur que si je racontais ça à père il serait à la fois fier et mort de rire.

Reicher était surpris par la taille de sa fille. Elle avait bien grandi ... la dernière fois qu'il l'avait vue, elle lui arrivait à peine à l'épaule. A présent, elle faisait sa taille, et était taillée tout en finesse. Se pouvait-il qu'elle ait un compagnon ? Cette pensée l'amusa. A son âge, et en vue de son comportement, Kechara devait surtout s'amuser avec les mâles. Et encore, peut-être que cela ne l'intéressait pas. Elle avait de nombreuses années devant elle. Kechara avait bravé la mort après tout, mais il se demanda si elle avait été ressuscitée de manière à être immortelle, si elle avait été ressuscitée avec une espérance de vie normale ou si, au contraire, elle allait s'éteindre définitivement dans quelques années, bien avant l'espérance de vie moyenne d'un loup. Il ne souhaitait pas que la troisième théorie soit retenue, mais il n'en savait rien.

Kechara montra cette distance qu'il avait instauré à ses enfants, cette distance qui les empêchait de montrer leur affection avec des couinements et autre jappements. Pour le moment, il ne se voyait pas agir comme un enfant avec elle, mais si cela continuait sur cette lancée … peut-être allaient-ils pouvoir exprimer tout deux cette affection. Il n'imaginait que trop bien frotter la tête de sa fille afin de décoiffer ses beaux cheveux ondulés. La petite au fort caractère aurait alors répliqué, et un combat amical se serait joué. Cela pouvait être étonnant de la part d'un loup autrefois sanguinaire de penser de la sorte. Ce genre de pensée était d'ailleurs très rare pour le loup tricolore, mais Kechara était différente. Différente de sa fratrie. Il pouvait s'autoriser avec elle un comportement qu'il n'aurait pas nécessairement avec les autres. C'était sa princesse.

Aux paroles de la louve, il planta ses griffes dans le sol, comme si la culpabilité s'emparait de lui. Son visage restait cependant impassible, il ne souhaitait pas que la louve le voit ainsi. Il était étonné que la louve n'ait pas abandonné ses recherches, qu'elle n'ait tout simplement pas décidé de faire sa vie de son côté. Suivant le regard de la louve, il contempla le ciel.

« Comment es-tu revenue à la vie ? »

Cette question lui trottait dans la tête depuis qu'il l'avait vue. C'était si étrange de la revoir …

Soudainement, sa fille s'envola. Elle semblait dans son élément, ici, elle était confiante, confiante envers son environnement et confiante en ses capacités. Elle avait pris énormément d'assurance. Reicher ne pouvait pas être plus fier. Kaiser ? Alpha de Guowai ? Ce nom était étrange. Très étrange. Néanmoins, il avait vu juste. Son fils n'était pas qu'un haut placé. C'était un alpha. Shairing ? Il mettait enfin un nom sur son petit-fils.

« J'ai croisé ton frère en effet. Il s'est pourtant bien retenu de dire qu'il était alpha. »

Son oreille s'agita, signe d'une démangeaison. Il se mit alors à se gratter l'oreille à l'aide de sa patte arrière, un œil fermé, l'autre qui suivait la louve.  

« Insupportable ? »

Ce mot avait intrigué le mâle. Il se demandait bien à quoi ressemblait Shairing. Il avait de plus en plus hâte de le rencontrer. Après s'être gratté l'oreille, il s'assit, la tête levée

« Je ne demande que ça. »

Il afficha un sourire à la suite de ses mots. C'était tout ce dont il rêvait. Il savait que sa fille était devenue une combattante hors pair, et ce, même s'il ne l'avait pas revue depuis un moment. Déjà, petite, elle était prometteuse. Ces retrouvailles étaient au-delà de ses espérances.

Je n’imaginais pas ce que mon père pouvais penser, je me contenter d’apprécier sa présence, son allure royale et le son rauque de sa voix. Il me rappelait de bons souvenirs, des choses agréables et joyeuses qui avaient remplis mon enfance. Reicher était le meilleur père que j’aurais pu demander. Il m’avait élevé comme une reine et j’en étais une. J’avais envie de l’embêter, mais ce n’était pas mon genre. Pas avec lui. Enfin il savait pourtant que j’avais un côté très joueur. Je l’entendis alors me demander comment j’étais revenue à la vie et levais les yeux vers le ciel avant de les fermer et de me laisser tomber de mon perchoir. Ouvrant mes ailes au dernier moment je me retrouvais en lévitation à cinq centimètres au dessus du sol grâce à mon nouveau meilleur ami.

Reprenant mon sérieux j’allais vers lui d’un bond agile avant de m’asseoir à ses côté et de rabattre mes ailes dans mon dos ainsi que ma queue. Essayant de tout me remémorer je fis rouler mes épaules sous mon épais pelage comme si je les haussais.


Alors je le vis planter ses griffes dans le sol comme s’il avait un quelconque regret. Je penchais la tête, approchant mon museau de son visage en agitant doucement les oreilles.


Je ne voulais pas qu’il s’en veuille pour quoi que ce soit en ma présence, ça me faisait mal au cœur. J’étais l’une des rares à lui porté un respect immense et à l’aimer profondément et sincèrement. Puis il me parla de Kaiser et je levais les yeux, ce petit mal élevé qui se prenait pour ce qu’il n’est pas. Je ne fis pas de remarque avant de l’entendre poser la question sur son petit fils et de pousser un soupir en secouant la tête.


Quand il fit remarqué qu’il ne demandais que ça je me frottais à lui en passant sous son menton, lui faisant lever la tête et me baissant également. Je lui donnais un coup de queue dans le museau avant de m’arrêter prêt de lui et de lui lancé un regard joueur avec un sourire espiègle.


Je lui avais avoué cela d’une voix caressante mais froide et tranchante tout à la fois. Un jeu que mère aurait très bien pu avoir par le passé. Je lui ressemblais parfois énormément a ma mère bien aimé. Et parfois je ressemblais à mon père. J’étais un vrai beau mixage de mes parents et j’en étais terriblement fière. J’espérais d’ailleurs que mon père en soit heureux aussi.

Le vent ? Il ne comprenait pas où elle venait en venir. Peut-être qu'elle non plus au final, peut-être s'était-elle réveillée seule, sans personne à ses côtés. Cela expliquerait le rôle du vent, seul élément qu'elle avait ressenti lors de sa renaissance. Mais si le vent était réellement la cause de sa résurrection, il ne comprenait pas comment cela avait pu arriver. Elle était sous terre à ce moment, et le vent, à la surface .. Peut-être que le vent s'est tout simplement emparé d'elle ? Peut-être qu'elle est devenue le vent. Cela expliquerait son arrivée sans le moindre bruit. Il s'arrêta là pour les théories. Après tout, le principal, c'était qu'elle soit de retour. Peu importe comment cela était arrivé, on lui avait rendu sa fille.

Les paroles de Kechara lui firent agiter les oreilles. C'était si étrange d'être aussi proche de l'un de ses enfants. La proximité de la louve le rassura, et malgré tout, elle comprenait ses choix. Elle semblait avoir compris pourquoi l'éducation qu'ils avaient tous reçue avait été aussi stricte, et elle devait bien être la seule. Enfin, Inferno semblait l'avoir compris aussi, étant donné qu'il avait fini par quitter le Clan du 5e Élément afin de le rejoindre dans sa nouvelle meute. Mais Kechara était bien la seule à lui faire comprendre.

Kechara aborda alors Shairing. Ainsi qu'un frère dont il ne connaissait pas l'existence.

« J'ai bien envie de les voir, les rejetons de cet "Alpha de Guowai" »

Qu'il s'agisse d'une bonne ou d'une mauvaise rencontre, cela l'importait peu. A vrai dire, si les rejetons de Kaiser se montraient agressifs envers lui, cela l'amuserait plus qu'autre chose. Mais avec un peu de chance, ils se montreront intéressés, et moins bornés que leur père. Ces paroles lui arrachèrent même un sourire en coin, qui, comme à chaque fois, ressemblait plus à quelque chose de sinistre étant donné que ce sourire était en parti caché par son épaisse crinière. De plus, il avait bien appuyé les derniers mots, comme s'il moquait de son fils. Il était fier de Kaiser, là n'était pas le problème, mais il entrait dans le jeu de sa fille, elle qui levait les yeux au ciel à la mention de Kaiser.

Sa tête eut un léger mouvement de recul lorsque Kechara passa sous son menton. Il n'avait clairement pas l'habitude, et encore moins depuis qu'il avait quitté la meute. Un sourire espiègle se dessina sur les babines de la louve, et ses oreilles se mirent alors à l'horizontal. Non pas comme signe d'agressivité, mais en préparation de ce que la louve allait dire.

« Si tu es si sûre de toi, qu'est-ce que tu attends ? »

Le ton employé par la louve était si familier .. et encore une fois si lointain. Cependant, la dernière fois qu'il avait entendu ce ton, ce n'était pas avec Kechara. Il réfléchit un instant, puisant dans son passé. Laïla ? Il ne s'attendait pas à ce que l'un de ses enfants lui ressemble autant. Cette petite était prometteuse. Très prometteuse. Il fit un bond en arrière, prenant ses distances avec la louve, la tête légèrement baissée. En se positionnant ainsi, il montrait son respect pour la louve, et qu'il ne la sous-estimait pas. Si, au contraire, il avait levé la tête et l'aurait regardé ainsi, il aurait montré son aisance et aurait sous-estimé sa fille. Mais il sa fille valait quelque chose, il le savait.

Moi quitte à choisir, plus j’étais loin de Tsukishiro mieux je me portais. Je m’entendais cependant bien avec Shairing, du fait qu’il puisse voler nous partagions des moments de liberté qui n’était qu’à nous. Quand mon père affirma désirer les rencontrer cela me fit sourire. Il avait toujours montré un intérêt certains pour sa descendance même si certaines têtes de mules ne le voyait pas ainsi, Reicher se souciait de sa progéniture. Etais-je donc la seule à le ressentir et le comprendre aussi bien ? Observant le mâle qui avait reculé sous mon passage, mon sourire espiègle dû sans doute lui rappeler maman. Je vis bien la petite lueur de fierté dans son regard, un petit quelque chose que j’aimais y apercevoir, surtout quand il me regardait.

Quand il se mit en position prêt au combat je fis de même, sauf que comme il me l’avait apprit par le passé je n’avais pas de règles et j’étais aussi vicieuses que lui. Faisant mine de l’attaquer de face je sautais au dernier moment. Portée par la puissance de mes ailes je lui retomber sur le dos et dos, appuyant sur le haut de sa tête pour qu’il se prenne le sol dans les mâchoires.


J’avais ris en disant cela avant de sauter dans son dos, attendant qu’il attaque cette fois. Chacun son tour après tout. Et puis je ne savais pas s’il voulait y mettre des pouvoirs mais je risquais de chercher frais pour lui faire mal, parce que je savais combien il ne supportait pas l’eau ou l’humidité. Je connaissais malheureusement l’une de ses rares faiblesses, mais lui connaissait-il les miennes. L’observant en agitant fièrement la queue j’eus un petit sourire.


Moi j’avais la fougue de la jeunesse et de la vie nouvelle, j’étais revenu depuis deux ans à peine, dans mon corps et dans ma puissance j’étais encore jeune et au sommet de tout. Papa lui était vieux… J’espérais alors qu’il retrouve vite sa vigueur d’entemps que je puisse m’amuser un peu. Parce que oui un petit combat contre lui c’est plus un jeu qu’un combat.

Sa fille avait pris beaucoup d'assurance, mais malheureusement pour elle, il la connaissait très bien. Pendant que Kechara se mettait en position de combat, il analysa la scène. Il connaissait le style de combat de chacun de ses enfants, et se mit alors à les comparer. Il repensa alors à son fils qu'il avait croisé un peu plus tôt. Kaiser n'était pas vicieux, il n'attaquait que de face. Il était du genre à mettre sa cible au sol pour ensuite lui ordonner de se relever, et ce, en continu, jusqu'à ce que sa cible soit incapable de faire un pas de plus. A contrario, Kechara était opportuniste. Elle s'amusait avec sa cible, et n'hésitait jamais avant de faire un coup dans le dos. Elle était tout simplement vicieuse. Elle allait être une adversaire redoutable, il n'en doutait pas.

Il l'observa alors qui se préparait au combat. Son regard se posa sur les ailes de la louve. Elle allait les utiliser, et pas forcément pour s'envoler. De même, on était chez elle. Elle allait sans doute utiliser l'environnement pour assurer sa victoire. Une fois les différents paramètres pris en compte, il planta ses griffes dans le sol, son regard rivé dans le sien. Fallait-il y aller franchement ou n'était-ce qu'un entraînement ? Il ne le savait pas, il s'adapterait à la louve.

Kechara se mit alors à charger. Elle s'approchait, encore et encore, sans montrer une quelconque envie de changer d'itinéraire. Mais Reicher n'était pas dupe. Après tout, qui irait se jeter dans la gueule du loup ? Elle allait tenter de le feinter, il le savait. Il connaissait son mode opératoire. Et il avait raison. La seconde d'après, alors qu'elle était tout proche de lui, elle bondit. Ce bond était plus rapide que la normale, la louve ayant utilisée la puissance de ses ailes, mais Reicher s'y attendait. Une question demeurait cependant. Allait-elle atterrir sur son dos ou s'éloignerait-elle de lui ? Ou peut-être allait-elle essayer de l'attaquer par derrière. Il entrevoyait ces trois possibilités. La première fut choisie par la louve, et il planta ses griffes dans le sol pour résister au choc. Sans attendre, la louve appuya sur sa tête. Il résista cependant, avec quelques difficultés malgré tout. Il tourna lentement la tête afin de la regarder du coin de l’œil. Un sourire apparut sur ses babines, comme si la louve venait d'ouvrir les hostilités, et qu'à présent, elle allait le regretter.

Il ne répondit pas à sa fille. Le loup tricolore l'entendit rire et le poids qui était sur son dos disparut. Il se tourna alors vers la louve, lui faisant face.

« Pas mal .. pour une débutante. »

La provocation devenait naturelle pour le loup lorsqu'un combat se présentait. Souvent, cela enrageait l'adversaire et permettait à Reicher de prendre aisément l'avantage, sa cible perdant tous ses moyens. Mais son adversaire était sa fille ici, et elle aussi utilisait la provocation. Cela ne lui faisait rien, tout comme il savait que cela ne lui faisait rien. C'était juste par principe, et, l'air de rien, ça restait une preuve de respect, comme s'il la voyait comme un réel adversaire.

« De l'âge je n'ai acquis que l'expérience. »

La phrase fut prononcée au complet. Cependant, au milieu de la phrase, il se jeta sur la louve. Il se retrouvait au dessus d'elle, les griffes plantées dans ses épaules. Il approcha son museau du sien, et le dernier mot, celui d' « expérience » fut prononcé. En une phrase, il avait retourné la situation. En une phrase, il avait agi. Reicher était lourd, et il ne serait pas chose aisée de se débarrasser d'un tel poids. Mais la louve trouverait sans doute un moyen, elle était vicieuse et intelligente. Elle pourrait utiliser ses ailes afin de gêner le mâle, tenter de lui donner un coup de tête dans le museau tout en faisant un effet de levier avec ses pattes arrière … Seule une technique serait inutile face à lui : admettre sa défaite. Reicher n'était pas stupide, un adversaire qui admettait réellement sa défaite était hors combat, rien d'autre.

On ressentait bien qu'il s'agissait d'un entraînement. Si ce n'était pas le cas, aucun des deux combattants ne laisserait volontairement une ouverture. Ils se testaient, apprenaient de l'autre, et surtout, faisaient preuve de complicité. Pour les deux individus, il ne s'agissait que d'un jeu. Un jeu qui pourtant pouvait se révéler mortel en situation réelle.

J’étais assez déçue que mon attaque n’ai pas plus d’effet. Attendant donc qu’il attaque je me retrouvais au sol avec gros sac sur le corps. Je le regardais les oreilles à l’horizontale et l’air totalement blasé avant de glisser mes ailes sous son ventre. Je lui fit un sourire, relevant la tête en me servant de la musculature de ma nuque pour attendre son oreille. Je lui léchais la joue au passage, une marque d’affection pur et simple avant de froler la base de son oreille de mon museau glacé.


La phrase dite en entière comme celle de Reicher se termina sur le moi qui fut appuyé en même temps qu’elle dépliait ses ailes sous le ventre de Reicher. Le vent allié de la louve permit de soulever le mâle et de le faire voler sur quelques mètres de hauteur. La louve en profita pour s’envoler et lui donner un violent coup d’aile dans le ventre. Elle le vit se retrouver à quelques mètres plus loin au sol et agita les oreilles avant de se poser sur un lampadaire en agitant joyeusement la queue. Observant le loup elle pencha la tête.

Elle analysait la situation, derrière son père il y avait de quoi faire un allé retour, mais il fallait pas être vu. Elle regarda le sable qui couvrait le ru et s’envola. Passant en rase motte elle fit se lever une masse importante de brouillard pour empêcher son paternel de la voir entrer par une fenêtre de l’état. Elle ressortir par la porte d’entrée du bâtiment qui se trouvait dans son dos et lui fonça dessus. Le plaquant à son tour sur le dos. Elle lui fit un sourire triomphant.


Elle savait que Reicher allait rapidement lui répondre et c’était ce qu’elle voulait. Elle commençait tout juste à retrouver l’adrénaline et le gout du jeu et elle en était très contente. Il n’y avait pas à dire son père lui avait réellement manqué. Elle irait bien lui faire des calins tout gentil mais elle voyait mal son père répondre à ce genre de signe d’affection tout doux tout mignon et avait un peu peur de s’en prendre plein la tête ensuite.

La léchouille de Kechara le surpris, c'était bien la première fois que cela arrivait. Il sentit alors son museau gelé se glisser jusqu'à son oreille. Il avait l'impression d'être face à la mort elle-même tellement son museau était froid. Kechara préparait quelque chose. Les ailes de la louve lui chatouillaient le ventre, et il se doutait que, d'un moment à l'autre, elle allait s'en servir.

Une phrase prononcée, et le voilà dans les airs. Il devait bien être à quelques mètres du sol, et il se préparait à l'impact. Cependant, la louve était vicieuse, et ça, Reicher ne l'avait pas oublié. Il se prit un coup d'aile dans le ventre qui lui coupa la respiration. Néanmoins, il n'encaissa pas sans rien faire. Au moment même où elle le touchait, il planta ses griffes dans l'aile. Lorsque l'aile fut ramenée vers Kechara, la griffe plantée dans celle-ci lui fit une coupure. Quelques plumes volèrent, emportées par la patte du mâle qui, à présent, se voyait retomber au sol.

L'impact fut difficile à encaisser. Reicher était lourd, et la gravité venait de le lui rappeler. Il serra les crocs, se relevant péniblement. Le choc lui avait coupé le souffle, mais heureusement son épais pelage avait permis d'amortir la chute. De même, avec sa taille, la chute avait été moins douloureuse qu'elle ne l'aurait été avec un loup plus petit.

La louve était restée sur un lampadaire. Cependant, la tête penchée de Kechara permit à Reicher de savoir qu'elle préparait quelque chose. De ce fait, il ne la quitta pas du regard. Soudainement, elle s'envola. Elle volait près du sol, et si près que la poussière accumulée sur celui-ci se mit à voleter. Il suivit la louve du regard, et comprit son stratagème. Elle venait de disparaître dans la masse opaque.

A présent, il était entouré de cette poussière, de ce sable qui tournoyait autour de lui et qui brouillait sa vision. Elle pouvait venir de n'importe où. En temps normal, il se serait éloigné et aurait profité de l'environnement pour se cacher à son tour, en sachant pertinemment que l'ennemi possédait la même vision que lui, à savoir nulle. Mais ici, c'était un combat contre sa fille, et il voulait voir de quoi elle était capable. Il attendit alors, les pattes légèrement écartées afin de prévoir un éventuel déséquilibre, la tête légèrement baissée, et les sens en alerte.

Il sentit un courant d'air froid dans son dos, elle approchait. Mais il n'eut pas le temps de réagir, elle était déjà là. Avec la vitesse acquise grâce à ses ailes, le poids de la louve s'était décuplé, et elle n'eut aucun mal à le déloger. Il se retrouva alors face à elle, lui sur le dos.

« Un peu trop simple pourtant ... »

Il lâcha un sourire en coin avant de refermer sa mâchoire sur le cou de sa fille. Il serrait assez de façon à ce qu'elle ne puisse pas s'en défaire, et balança sa tête en arrière d'un seul coup. Reicher se retrouvait ainsi avec le haut de sa tête collé au sol. Sa fille, elle, emportée par son propre poids, se retrouvait au sol derrière lui. Seules leurs têtes étaient au même niveau. Les corps des deux combattants étaient sur la même ligne, tout deux sur le dos.

J’étais heureuse de retrouver mon père, pour ne pas dire au paradis. J’aimais ce jeu qui s’était installé entre nous. Quelque chose d’affectif et de sérieux tout à la fois. Je me détendais en même temps de montrer mes vraies capacités à ce loup. Ma queue battant joyeusement quand je me retrouvais sur le dos je lâchais un couinement douloureux. J’avais eus mal et mon aile avait eus un bruit que je n’appréciais pas tellement. Je remuais le dos pour me relevais et tirais si fort que mon père en garda des poils dans la gueule. Je dépliais mes ailes pour vérifier leur état avant de me remettre en position de combat.

Je regardais alors mon père en souriant avant de m’approcher de lui et de couler le long de son corps avec grâce et affection. Un petit sourire aux babines. Je lui donnais un coup de museau sur le museau en souriant avant de glisser mon corps sous le sien. Me relevant rapidement je le fis tomber à la renverse avant de me mettre sur lui pour le maintenir au sol. Enfonçant mes griffes dans ses épaules j’agitais les oreilles un peu fière.


Souriante j’étais très fière de mon coup mais je m’envolais, sachant qu’il allait attaquer à nouveau. Je lui tournais autour en volant, trop où pour qu’il m’attrape assez prêt pour l’énerver profondément. Je battais de la queue avant de lui donner un violent coup d’aile dans la machoire en passant prêt de lui pour repartir directement loin de lui. Je voulais l’énerver un peu en espérant que sa prochaine attaque me ferait moins mal.

Père semblait à la fois un peu perturbé et à la fois fière. Je devais sans doute lui rappeler maman. J’étais aussi vile et mauvaise qu’elle lorsque je le désirais. J’avais ses qualités, et parfois ses défauts. Alors que j’étais fière de mon coup je le vis me foncer dessus avant de me retrouver violemment au sol. Le coup m’avait fait terriblement mal dans les ailes. Mes os avaient vibrés dans une douleur qui m’avait fait serrer les crocs à tel point qu’ils en avaient été bruyants. Mais une fois au sol père m’écrasa la tête et un grondement sourd m’échappa. Sauf que le choc dans mes ailes se répercuté encore dans mon dos et mes pattes et que me relever m’étais impossible. En plus il n’y avait pas à dire mais mon père me faisait mal.

« Kaiser… » marmonnais-je

Le vent si mis à souffler dans l’autre sens, il devint beaucoup plus lugubre que tout à l’heure et Reicher pu rapidement sentir le froid envahir la patte qui me plaquait au sol. Le froid se répandant partout dans son organisme. Si je n’arrêtais pas mon pouvoir il revivrait la mort de Kaiser de manière sensorielle, et sachant que c’était un loup de feu, je doutais que finir couler dans un lac d’eau glacée lui soit franchement très agréable.

Mais alors que je me concentrais sur mon père je sentis une odeur chaude et chaleureuse. Mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne. Ne me dites pas que mon neveux est dans le coin. Shaïring n’hésite pas pour attaquer, et il fait ça de manière à ne pas être vue, je le sais. Je me suis déjà battu contre lui, et si père à eut un jour la défense contre un pouvoir d’illusion, celui de mon neveu en est très éloigné et pourtant proche à la fois…


J’étais de mauvaise humeur à cause de père. Celui-ci avait sur lui une odeur inconnue et il refusais de me parler de l’individu qui lui avait mit les nerfs à vif. Je savais que j’avais un sale caractère, mais mon père avait fait le travail de deux parents tout seul avec une meute à gérer et je le respecter vraiment. J’étais parti tôt pour voir du territoire, mais en passant vers la ville je me rappelais que ma chère tente y traine souvent et l’envie de voler avec elle m’avait traversé l’esprit. Au dessus des nuages je l’avais aperçu tourner autour de quelque chose, alors j’étais allé me posé la bas, loin, dans les ombres, sur balcon muré où l’on ne me voyait pas. Mon regard posé sur la scène depuis un trou, je vis ce loup massif lui mettre la patte sur le crâne.

Mon pelage s’était rapidement hérissé au même titre que mon plumage avait doublé de volume. Posant ma tête sur mes pattes, je sentis le vent changer. Ma tante était en train de se défendre face à ce loup. Donc je comptais bien lui donner un coup de main. Posant ma tête entre mes pattes je fermais les yeux, moi qui n’avait pour odeur que celles que je récupérer, je sentais l’odeur globale de la ville, alors à repérer j’étais un vrai casse tête. Et je comptais bien me servir de ça pour empêcher ce loup de faire du mal à aux membres de ma famille. Quand j’use de mon pouvoir je ne peux pas me défendre physiquement et mon pouvoir s’annulant lorsque je suis déranger, mieux valait pour moi qu’il ne me trouve pas. De toute façon le balcon où je suis étant craqué de partout, un poids de plus dessus le briserait, moi je pourrais m’envoler, lui finirait 5 étages plus bas.

Posant ma tête entre mes pattes je fermais les paupières et cherchais l’esprit de ce loup. Sans qu’il ne le sache j’entrais dans sa pauvre cervelle de vieux chien, et cherchais sa peur. Une peur que je trouvais à la fois étonnante et amusante. Soufflant longuement, j’intimais rapidement à son cerveau qu’il était en train de vivre sa plus grande peur. Dressant les oreilles, je me demandais alors comme son corps allé réagir, allait-il crier ? En tout cas, qu’il ferme les yeux, se roule au sol, ou hurler, son cerveau continuera de lui envoyer la même information ; Tu vies ta plus grande peur.

Le vent changea soudainement. Le ciel prit une teinte sombre donnant un aspect nocturne à la ville. Reicher appuya un peu plus sur le crâne de sa fille, le regard rivé sur elle. Elle allait se défendre, n'est-ce pas ? Il l'attendait de pied ferme. Kechara voulait le tester ? Il la testerait aussi. Soudainement, sa patte commença à se refroidir. C'était une sensation si étrange ... Mais le froid ne s'arrêta pas à sa patte. Au contraire, il continua, refroidissant tout le corps de l'animal. Utilisait-elle le vent pour le refroidir ? Il était incapable de dire si c'était ça ou autre chose. Reicher était cependant habitué au froid, ses ancêtres ayant vécu dans les contrées nordiques. Mais ce froid venait de l'intérieur, c'était ... anormal. Hors de question de relâcher sa fille en attendant. Elle allait devoir aller plus loin si elle voulait se libérer.

Une vision étrange lui apparut soudainement. C'était si vague ... Reicher se secoua la tête afin de s'en débarrasser. Cela avait fonctionné dans un premier temps, mais voilà que cette vision revenait, plus intense, plus visible, plus reconnaissable ... Le loup tricolore lâcha un grognement. Kechara n'était pas celle qui lui faisait ça. Il y avait quelqu'un d'autre ici, quelqu'un qui interrompait leur combat ... Il attrapa alors la louve par le cou et la lança plus loin, afin de s'assurer qu'elle ne serait plus dans ses pattes. Il se tourna alors face aux bâtiments, cherchant l'intrus. Il observait, analysait, mais rien. Reicher ouvrit alors la gueule, prêt à lancer une provocation à ce lâche qui n'osait pas ce montrer mais la vision fut soudainement plus forte. Son cœur eut un battement plus fort qui lui arrachement un grognement de douleur.

Il ferma les yeux, et il aperçut cet inconnu qu'il détestait tant. Cet inconnu qui n'avait pas de forme, qui n'avait pas de couleur, qui n'avait pas d'odeur, mais qui était bien là ... Reicher se retrouvait face au néant. La ville autour de lui semblait avoir disparu. Il planta ses griffes dans le sol, s'accrochant au peu de réalité qu'il entrevoyait. Ce n'était pas une illusion, c'était une manipulation du cerveau. Il tourna alors légèrement la tête, mais la réalité se mélangeait avec le faux. Rainbow lui avait déjà fait passer l'un de ces portails étranges ... mais c'était plus fort que lui. Le néant c'était l'inconnu à l'état pur. On ne sait pas ce qui nous attend derrière. Le néant, est-ce l'infini ou n'est-ce qu'un fragment de l'espace-temps ? Reicher n'allait pas se mettre en boule et attendre que ça se passe. Non. Il n'allait pas rester là à faire face au néant. Il ne pouvait pas. Son esprit se battait avec Shairing, son esprit faisait tout pour reprendre le contrôle. Le loup tricolore se mit alors à avancer. Sa respiration était bruyante mais ne reflétait en rien l'affolement. Il se battait contre lui-même intérieurement. Il était difficile de voir les légers tremblements sous son épaisse couche de poils, mais c'était visible au niveau de ses griffes et de la trace laissée dans le sol.

« Montre-toi ! »

Reicher avait parlé d'une fois forte, autoritaire, agressive. Si ce petit con refusait de se montrer, il irait le chercher, peu importe le temps qu'il lui faudra. En effet, sous le pouvoir de Shairing, le tricolore ne pouvait pas avancer comme bon lui semblait. Il ne pouvait qu'avancer lentement afin de ne pas mélanger le faux de la réalité. De plus, Kechara devrait être hors combat quelques instants, d'ici là il devrait trouver un indice sur la position du lâche. S'il s'était laissé aller, de la bave serait apparue sur ses babines sous le choc mental. Mais Reicher se contrôlait. Difficilement, mais il se contrôlait.

J’avais peur, et je ne le cachais pas. Père était sous son emprise, et moi je ne le voyais pas. Quand il m’avait envoyé volé plus loin je m’étais réceptionnée au mieux. Les pattes encrées dans le sol pour me reprendre, je cherchais son odeur, mais il n’avait pas dû croiser Kaiser longtemps, sinon c’est la sienne que je sentirais. Grondant un peu je vis père avancer. J’ignorais quelles étaient ses peurs, mais si Shaïring s’amusait avec il pouvait lui en faire vivre plusieurs à la fois. Je grognais, mais quand je voulu m’envoler je remarquais que je m’étais pliés un peu une aile. Je ne pourrais pas voler avant une heure ou deux si je me la remettais maintenant. Quand père cria en avançant lentement je couchais les oreilles, je ne voulais pas que ses deux là se fasse du mal. Me relevant alors je parti en sa direction malgré que j’étais un peu sonné par le coup. Je sentis d’ailleurs rapidement un liquide chaud coulé le long de ma tempe, sans doute m’étais-je pris un caillou.

---

Quand il m’appela mes oreilles se dressèrent, se loup luttait aussi bien que mon père, ça en était remarquable. Depuis mon père je n’avais jamais croisé personne capable d’avancer sous l’effet de mon pouvoir. Quittant alors son pauvre cerveau qui allait prendre quelques longues minutes à lui faire voir à nouveau la réalité, je me relevais et ouvris mes ailes. Sautant du balcon je lui fonçais dessus à la manière d’un faucon qui attaque une proie. Mes ailes bien ouverte je lui donnais un violent coup de pattes arrière dans la mâchoire. Il était aussi lourd que père, mais je pu le mettre sur le dos quand même grâce à ma vitesse. L’écrasant de tout mon poids je plantais mes griffes dans ses épaules et grognais.

J’étais déjà grand mais là j’avais doublé de taille et de volume. Je détestais qu’on s’en prenne à un membre de ma famille. Du sang dans la gueule à cause de mon pouvoir je croisais son regards de feux semblable au mien. Ma queue s’agitant vivement, j’avais les couleurs clairs de ma mère, mais le feu sur les ailes, et le rouge et le gris de père sur le train arrière et le visage. En plus j’avais la même chevelure neige que celle de mon paternel.



Ma voix froide et lointaine. Mes longs crocs blancs couverts de sang, je n’étais pas content du tout. Je savais en plus qu’il avait fait mal à ma précieuse tante, que j’entendais d’ailleurs arriver. Je levais les yeux vers elle qui me lança un regard triste et mal à l’aise à la fois.

« Shaïring calme toi… On s’entraînait, c’est …. Un proche… » m’avoua ma tante.

Je lançais un regard au mâle. Puis à ma tante, puis au mâle avant de reculer et de le libérer. Je fouettais violemment l’air de ma queue et m’assit dans la poussière, repliant mes grandes ailes je lançais un regard à la louve. Puis au grand mal don j’avais trituré la cervelle. Mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne, les crocs légèrement dévoilés, je fixais le loup sombre.



Je comptais bien le punir pour avoir abîmes et froissés les ailes de ma tante, elle que j’aimais tant. Elle m’avait sauvé la vie quand j’étais petit, m’avais appris à voler et à développer mon pouvoir. Elle m’avait enseigné tout ce que je savais. Regardant la femelle je me relevais en grognant et en montrant les crocs au loup pour qu’il comprenne bien que j’étais prêt à attaquer de nouveau. Donnant un coup de museau à Kechara qui était plus petite que moi de quelques centimètres, je lui demandais silencieusement si elle allait bien. Mais vu comme elle regardait le mâle en face j’en vint à comprendre qu’elle était gêné. C’était son compagnon ou quoi ? Il est dix fois plus vieux qu’elle.

Les oreilles à l’horizontal, je voyais la tension parcourir le corps de ma tante. Alors que l’autre sac à puces se relever, je le surveillais du regard. Je n’aimais pas voir ma précieuse Kechara dans cet état de stress. Alors refermant la gueule pour faire disparaître mes crocs je pointais les oreilles vers le mâle en entendant son timbre de voix. De quel droit lui parlait-il ainsi ? Alors que j’allais l’ouvrir je vis l’aile de ma tante passer devant moi pour me faire taire. Elle me fit signe de m’asseoir, ce que je fis avec calme avant de replier calmement les ailes de mon dos. Observant toujours cet étranger que je ne comptais pas laisser filer sans explications claire et net. Puis je lançais un regard à la louve, j’aimerais bien savoir ce qu’elle ressent pour lui. D’habitude elle ne protège pas les étrangers et cela me trouble beaucoup. Faisant glisser les oreilles à l’horizontal je sentis comme de la tension entre nous et soupirais avant de me relever et de regarder le loup. M’inclinant comme me l’avait apprit Kechara, je fis passer une aile devant moi en reculant la tête.


Kechara à mes côtés se racla la gorge. Me redressant je lui lançais un regard en penchant la tête. Puis lançais un regard au vieux loup qui se tenait devant moi. Me retenant de grogner, j’agitais néanmoins nerveusement ma queue dans mon dos. Je n’aimais pas du tout la situation.



Ma tante pris une grande inspiration en s’asseyant avant de tendre la patte vers moi.



A son annonce je restais droit malgré ma surprise. Lui mon grand père ? C’est une blague ? Je secouais la tête. Bon c’est vrai qu’il avait la même résistance que père face à mon pouvoir. Mais faut pas abuser. Pourtant ma tante semblait tout à fait sincère dans ses paroles. Puis je me rappelais des paroles de mon père sur le mâle et je redressais la tête, gonflais le poitrail et plaquais mes oreilles en arrière. L’idée qu’il ai fait du mal à ma famille m’était réellement insupportable et tandis que je pointais mon museau vers lui un grondement sourd m’échappa.


Je connaissais l’histoire de Kechara, elle m’en avait parlé de sa mort et du fait qu’elle avait été complètement détruite de ne pas voir son père avant de s’éteindre. Elle m’avait avoué que si elle était en vie et qu’elle le recroisait elle lui dirait ce qu’elle avait sur le cœur. Mais je savais que Kechara aimait sa famille plus que de raison, et qu’elle était capable de se martyriser l’âme pour ne pas faire souffrir un autre individu. J’étais donc certains que ce loup ne connaissait pas ses peines et ses remords. Quand à mon père, il avait perdu la raison à cause de ce mâle, je ne l’avais jamais vu rire ou sourire, je lavais toujours entendu froid et sarcastique. Et s’il était un bon Alpha c’était surtout un châtiment impartial qui tombait lourdement sur ce qui lui déplaisait.

« Shaïring il suffit ! » grogna ma tante

Je baissais aussitôt mes oreilles et rangeait mes crocs, lui lançant un regard penaud. Je n’aimais pas qu’elle s’énerve contre moi. Elle était comme une mère pour moi puisque la mienne ne m’avais pas élevée… Mais ce loup… Ce Reicher… Il n’avait pas intérêt à faire du mal à un membre de ma famille. Sinon je prendrais plaisir à torturer son âme un peu plus chaque jour.

Le loup tricolore n'eut pas le temps de parler. Kechara venait de s'asseoir et s'apprêtait à faire les présentations. Il attendit alors, son regard toujours rivé sur le jeune au pelage beige. Valait mieux pour lui qu'il ait un statut particulier, parce que sinon, il le retrouverait et lui ferait payer sa lâcheté, et ce, avec ou sans l'accord de sa fille. Reicher ne supportait pas qu'on lui manque de respect de la sorte. La louve ouvrit alors la gueule et commença les présentations.

Mon ... petit fils ? A ces mots, il agita les oreilles. Au final, il n'avait pas eu besoin de le rechercher, c'était lui qui était venu. Ce qui était étrange avec Shaïring, c'était qu'il ressemblait plus à Kechara qu'à Kaiser. Si on montrait la famille à un inconnu, à coup sûr il dirait que ce jeune importun était le rejeton de Kechara. Il n'avait pas grand chose de Kaiser, si ce n'est sa chevelure. La couleur des motifs apparaissant sur le pelage du loup était la même que celle de son père, mais cela s'arrêtait là. C'était très étrange de voir que Kaiser n'avait pas eu de descendance à son image, contrairement à lui qui ressemblait fortement à Inferno, Seth et Täri.

Le tricolore observa alors la réaction du mâle. Sur le coup, il n'eut aucune réaction même s'il devait être tout aussi surpris que lui. Et soudainement, il se mit à gonfler le poitrail et ses oreilles se plaquèrent sur son crâne. Shaïring semblait lui en vouloir, et la raison n'allait pas tarder à apparaître.

Lorsque son petit-fils prit la parole, il agita les oreilles. Il pouvait comprendre. Après tout, il connaissait plus Kaiser que lui, et il n'avait pas été présent lorsque tout s'est déroulé. Il le laissa ainsi parler sans ciller. Cependant, sa fille l'interrompit. Son regard se posa alors sur elle, se demandant si elle tentait de dissimuler quelque chose. Shaïring l'avait mentionnée, peut-être était-ce la raison de son changement de comportement.

« Laisse, Kechara. »

Reicher se redressa, décidant de s'approcher du jeune. Son épaule semblait déboîtée avec toutes les chutes qu'il avait subi, mais il ne montra aucun signe de faiblesse même si elle lui faisait horriblement mal. D'ailleurs, cela se voyait, car il posait à peine sa patte au sol. Cependant, cela ne l'empêcha pas de garder son allure habituelle. Arrivé à une distance respectable de lui, il s'assit. Il était prêt à parler, et visiblement, Shaïring ne savait pas tout.

« Visiblement, tu as encore beaucoup à apprendre. »

Il lança un regard à Kechara avant de reporter son attention sur son petit-fils. Il semblait en quête de réponse, et avec un peu de chance, il reverra ses propos une fois sa version des faits posée.

« Tu dois savoir que ton père, Kaiser, possède trois frères d'une même portée, Seth, Fûrer et Anthrax. Des quatre, il était le plus faible. C'était un prince, destiné à régner, mais il préférait collectionner les amis, ignorant la différence entre le bien et le mal. Dans un premier temps, j'ai essayé de lui faire comprendre, mais il n'écoutait rien. Ton oncle Seth, lui aussi était très sentimental, mais à la différence de ton père, il faisait la part des choses. J'ai donc été obligé d'employer la manière forte. Je ne pouvais pas laisser la meute dans les pattes d'un faible qui pensait que la vie n'était que rose. »

Reicher lâcha alors un soupir, comme s'il repensait à Kaiser à cette époque avec une ignorance inconcevable.

« Kaiser et Seth se sont portés volontaires pour régner, et Fûrer était là pour les seconder. J'avais espoir que cela le fasse changer, j'ai donc accepté. C'était compliqué, au début, mais il s'est endurci. Quand je suis parti de la meute, je savais qu'il avait enfin compris. Il ne m'a sans doute jamais pardonné pour l'avoir traité ainsi. Mais peut-être aurait-il préféré finir dans la gueule de bandits ou finir comme esclave. Je l'ai hissé jusqu'au rang d'Alpha, faisant de sa faiblesse une force. Et si tu veux réellement savoir, je n'ai pas toujours connu ton père ainsi. Il n'a changé que quelques temps avant de quitter la meute. »

Son regard se posa ensuite sur Kechara. Il employait un ton calme et détaché, ce qui différait complètement avec son comportement précédent.

« Quant à Kechara, je ne l'ai pas abandonnée. Soham, qui était notre guérisseur à l'époque, faisait tout pour la sauver de cette épidémie mortelle. Pour ma part, j'apportais toute sorte d'herbes susceptibles d'aider mon ami dans sa tâche. Malheureusement, ma fille n'a pas survécu. Soham a tenté de la sauver en lui donnant une part de sa vie. Cependant, ça n'a pas suffit. Chaque jour, je devais m'aventurer de plus en plus loin pour trouver des herbes, ou même pour trouver quelqu'un qui serait susceptible de l'aider. Mais à mon retour, il était trop tard. »

Il marqua une pause, comme pour chasser cette vision de son esprit.

« Kechara fut donc enterrée, et personne n'était en mesure de la ramener dans le monde des vivants. Je suis restée pour Täri et Repshoka, encore jeunes à ce moment là, avant de partir à nouveau. Si mes fils étaient au pouvoir, alors tout allait bien. Surtout qu'une autre portée venait de voir le jour, celle de Lou et Seth. »

Son regard se posa à nouveau sur Shaïring.

« Si j'avais su qu'elle était de retour parmi nous, jamais je ne l'aurais laissée seule. »

Je l’écoutais, et plus il parlait moins j’aimais ses paroles. Je lançais un regard à ma tante en lâchant un grondement sourd. Si elle ne lui disait pas moi je le ferais. Non mieux, je lui montrerais. Je grognais froidement en lançant un regard au mâle sombre



Je lançais un regard à ma tante, mon pelage gonflant de colère je fis un pas vers le mâle. Puis un autre avant de lancer un coup d’œil à la louve.

.

Kechara à mes côtés recula et baissa les oreilles. Le dire lui ferait mal, que je lui montre lui serait tout aussi douloureux. Mais moi je connaissais sa peur, je l’avais vu , je m’en souvenais. Elle hallucinais, hurlais, voyais son père partout et se faisait du mal car il n’était pas là. Il n’était pas là et il avait bonne conscience. Il avait laissé la moitié de sa descendance mourir seul sans lui, et tout le monde s’en fichait. Il n’avait pas non plus ramené ses fesses quand mes cousins Dragon et Reyn avait disparu. Il n’était pas là quand Furer à tenté de se donner la mort et que cela en hante l’âme meurtrie de mon père ! Ce loup est un fou, un paria, un dément, un monstre sans âme et sans cervelle. Ou alors il lui manque la moitié des informations.


Je m'assis devant lui, droit, fier, les oreilles pointés vers lui. Kaiser et Kechara pourraient attester de mes paroles.

Je soupirais, agaçais avant de lancer un regard à Kechara, il la croira sans doute plus que moi. Je pointais le loup l’air désespéré.


Je vis ma tante se faire toute petite et s’asseoir en grattant nerveusement le sol. Les oreilles basses. Quand elle prenait la position de pas ; Pitié soit gentil. C’est qu’elle allait dire quelque chose qui fache. Je m’assis alors calmement prêt d’elle essayant d’oublier la colère du loup noir et rouge pour ne pas exploser à mon tour. Je n’avais pas envie de savoir qui de lui ou moi étaient le plus puissant. Car si j’avais la fougue de la jeunesse lui avait l’expérience de l’âge.


Elle se leva doucement et s’approcha de son père. A ma grande surprise elle glissa son museau dans le poil de son cou une marque d’affection que je ne l’avais jamais vu avoir. Je ne savais même pas qu’elle était capable de montrer son affection. Mais il semblait qu’avec lui ça soit possible. Je mis les oreilles à l’horizontal me préparant à sa colère.


J’avais écouté ma tante les oreilles basses. Il fallait encore lui dire que Dragon avait des enfants, que l’un était en vie et disparu. Et que ses arrières petits enfants âgé de 3 a 4 ans sont ici sur ce territoire. Que les deux ressembles à leur père, et qu’ils ne montrent jamais rien, que l’un fait pensé à une machine car il se contente d’obéir. Et que l’autre est un mur de glace face aux sentiments. Mais ça suffisait pour aujourd’hui. J’agitais les oreilles en regardant Reicher.


Je mis les oreilles en arrière et levé les yeux, lâchant une maigre excuse puisque je le pensais.

Aux paroles du jeune loup, Reicher agita les oreilles. Qu'est-ce que ça voulait dire ? La louve lui avoua alors qu'il lui manquait des informations. De quoi parlait-elle ? Tout ne devenait que confusion dans sa tête. La louve s'approcha alors de lui afin de plonger son museau dans son épais pelage. Il posa alors sa tête sur celle de sa fille et ferma les yeux, prêt à écouter ce qu'elle avait à dire. Kechara semblait si mal ... la louve ne souhaitait pas ça, il le ressentait bien, mais Shaïring lui avait dit de le faire, et lui-même souhaitait savoir, peu importe la douleur que cela pouvait engendrer. Reicher écouta attentivement les paroles de la louve. Peu importe ce qu'elle dirait, il écouterait. Les oreilles du loup suivirent une progression, alors qu'elles étaient légèrement dressées au début, elles finirent baissées à la fin.

Les noms évoqués ... ils tournoyaient dans sa tête, dans un tourbillon infini. C'était un passé qui, à présent, n'existait plus. La mort planait sur sa famille, le tourment, la tristesse, le désespoir ... Soudainement, le monde autour de lui n'existait plus. Aucun son ne parvenait à ses oreilles. Il resta donc insensible aux paroles de Shaïring. A chaque nom énoncé et ce qui s'ensuivait, il imaginait la scène comme s'il était à leur place. Son cœur se serra, réalisant que s'il était resté au sein de la meute, tout ça ne serait pas arrivé. Ses enfants semblaient aptes à se débrouiller seul ... mais ils restaient des enfants et avaient toujours besoin de quelqu'un pour les guider. Il se rappela de son propre père, Daario, qu'il avait dû tué sous la contrainte, pour sa propre survie. Au final, il n'avait pas été mieux que lui. Il avait bâti une réputation à ses enfants, un nom, il leur avait appris à tirer le meilleur d'eux-même, à dépasser leurs limites ...  il leur avait appris à être fort, à faire honneur à leur famille ... tout ce qu'il avait imaginé s'écroula alors. Il avait fait tout ça pour en arriver là ? Reicher ne savait pas ce que sa fille avait enduré avant de mourir, mais lui avait fait son possible pour la sauver. Et même avec ça, ça n'avait pas été suffisant. Messine ... la louve lui manquait, elle était d'une douceur incroyable mais redoutable ... il l'avait aidé à maîtriser ses pulsions vampiriques, il avait été le seul à croire en elle. Il ignorait que Fûrer avait décidé de la suivre afin de la rejoindre dans l'autre monde ... son fils s'était donc senti si seul malgré la présence de ses enfants ? Lui avait ressenti cette distance avec Kaiser et ses frères, mais il avait fait ça volontairement, afin de leur apprendre que la vie n'est pas toujours comme on le souhaite, mais Fûrer était entouré de ses enfants ... ses enfants avaient donc fini par rejeter la faute sur lui, concernant la mort de leur mère ... Ombredragon et Reyn avaient mystérieusement disparus, mais cela ne l'avait pas inquiété, car s'ils ne souhaitaient pas rester, c'était leur choix. Reicher ne savait pas que le premier était mort, et cela lui fit un nouveau choc.

Kechara se retira alors pour le regarder. Le tricolore ne répondit rien cependant. Reicher se releva alors, la tête légèrement baissée, son regard caché par ses épaisses mèches sombres. Une larme fit son apparition au coin de l’œil et glissa lentement avant de terminer sa course au sol. Le mâle s'éloigna des deux autres canidés, la queue basse, et sans dire un mot. Les paroles de sa fille résonnèrent dans sa tête, se répétèrent mais ne moururent jamais. Le vent s'engouffra dans son pelage, et un frisson parcourut tout son corps. D'ailleurs, ce n'était pas uniquement son corps qui avait ressenti ce froid, mais aussi son âme.